Par Vincent Bonnin (voir bio en bas de l’article).
Il est courant pour les joueuses et les joueurs de tennis en fin de carrière de se mettre au golf, le contraire l’est beaucoup moins. Pourtant, ce sont deux sports qui peuvent parfaitement se compléter. Certaines qualités propres au tennis peuvent vraiment enrichir vos capacités au golf. Certaines des habiletés que vous avez acquises au golf, vous aideront pour mieux jouer au tennis.
Entretenir sa forme physique
Le tennis ne fait pas travailler tout à fait les mêmes filières énergétiques que le golf. Au golf, on va être surtout sur un effort d’endurance. Un parcours de golf de 18 trous, c’est au moins une demi-journée de marche (facilitée si l’on utilise une voiturette ou chariot électrique).
Au tennis, l’effort va être plus fractionné avec une multiplication d’efforts soutenus, mais brefs (échanges plus ou moins long) entrecoupés de périodes de récupérations d’une trentaine de secondes. Disputer des échanges au tennis va faire travailler la résistance cardiaque en occasionnant une augmentation rapide (et momentanée) des pulsations. Attention, si vous n’êtes pas (ou plus) habitué à ce genre d’effort, il est indispensable d’y aller progressivement. Dans le doute, demandez un avis médical.
Capitaliser sur l’exigence technique du golf.
Au golf la balle est plus petite et la précision est vraiment plus problématique : un écart d’un millimètre à la frappe se traduit au final par un écart de plusieurs mètres ou même dizaine de mètres à proximité du green. La gestuelle du swing est beaucoup plus complexe que la gestuelle du coup le plus compliqué du tennis : le service. La ténacité dont vous avez dû faire preuve pour maîtriser votre « drive », vous sera d’une grande utilité pour performer sur votre engagement et gagner vos jeux de service au tennis.
Au tennis, tout est plus simple techniquement : la balle est plus grosse, la raquette est plus grosse, le « sweetspot » beaucoup plus large et le terrain est plus petit. La principale difficulté du tennis par rapport au golf, c’est qu’il faut bien se placer pour frapper correctement la balle. C’est de cette difficulté que viendra le principal challenge du golfeur.
Travailler sa psychologie
Dans ce cas aussi, les deux sports se complètent. Au golf, dans une compétition officielle, on est seul contre tous et face à soi-même. Au tennis, c’est un peu pareil, le joueur doit maîtriser ses nerfs, jouer avec la frustration engendrée par ses coups manqués, et résoudre le problème causé par son adversaire. Au tennis, le côté psychologie est plus poussé qu’au golf. Il est souvent nécessaire de « rentrer dans la tête » de son adversaire pour anticiper les coups adverses. Au tennis, vous devrez aussi chercher les zones et trajectoires qui vont réellement faire déjouer votre vis-à-vis. Le golfeur qui joue régulièrement au tennis va développer naturellement ses qualités de « mentaliste ».
Mettre au défi ses capacités d’adaptation
Le golfeur doit sans cesse faire travailler son adaptabilité pour trouver les meilleures solutions face aux conditions de jeu continuellement changeantes (soleil, vent, humidité, obstacles…). Au tennis, on a aussi des conditions de jeu changeantes (surface, lumière, bruits, éléments naturels…). On va avoir, en plus, un adversaire qui va avoir un comportement changeant. Il va changer d’état d’esprit, de tactique et modifier ses trajectoires de balle. Rien de tel que des matchs de tennis pour travailler sa flexibilité mentale.
Améliorer son attitude
Mentalement, le golf est un des sports les plus exigeants qui soient. On a tout le loisir de (trop) réfléchir entre deux coups de clubs. Sur un parcours, une seule action moyenne peut soudainement ruiner une très belle partie. Le tennis, bien que réputé frustrant, est beaucoup plus reposant pour les nerfs. Une partie de tennis est plus rythmée mentalement et peut autoriser des mauvais coups, voire des absences prolongées sur plusieurs jeux d’un match. Un joueur, mal embarqué dans un set, a toujours la possibilité de revenir. Il suffit d’y croire et de s’habituer à s’accrocher. Disputer une partie de tennis après une compétition de golf, c’est s’aérer mentalement et aussi en profiter pour travailler une attitude positive.
Patienter entre deux parcours de Golf
Planifier un parcours de golf demande de disposer régulièrement d’une demi-journée de libre (au moins) dans son emploi du temps. C’est compliqué de jouer tous les jours ou même plusieurs fois par semaine. Une petite séance de tennis peut se caler dans un créneau beaucoup plus raisonnable. L’excellente répartition des courts de tennis sur le territoire fait qu’il y a forcément un club de tennis à proximité de votre domicile ou de votre travail. Une petite partie de tennis vous permettra de garder la forme entre deux parcours de golf.
Crédit photo: Moises Alex sur Unsplash
Vincent Bonnin, pratique le tennis depuis 1979. Il a fondé le site Blog Tennis Concept en 2011 qui est aujourd’hui un des blogs de tennis le plus consulté de France. Son blog a pour but d’aider les joueurs et joueuses amateurs à atteindre leur plein potentiel grâce à une approche tactique souvent peu enseignée en club. Il a créé plusieurs formations en ligne et formé à ce jour + de 280 Sportifs.
