Ce texte a été présenté au concours d’écriture intitulé Le Grand Prix Littéraire du Golf, lors de l’édition 2022. Même si elle n’a pas été lauréate du concours, Le Meilleur du Golf l’a beaucoup appréciée, et a souhaité partager cette nouvelle avec ses lecteurs. Nous espérons que vous prendrez du plaisir à la lire. Et peut-être que vous aussi, vous prendrez part à la prochaine édition du GPLG?


Je m’appelle Deborah LOURSSE, je suis fonctionnaire de police scientifique. Mon ami Boris FORTON a décidé de me faire découvrir sa passion : le golf. Je n’ai jamais mis un pied sur un terrain de golf, à part peut-être en vacances dans le minigolf proche de l’appartement que j’avais loué. D’accord, je vous le concède le minigolf, ça n’a rien à voir, mais c’est ma seule expérience.

J’ai donc volontiers accepté la proposition de mon ami. Il m’emmène voir une compétition de golf qui se déroule en province sur le golf de Clairis dans l’Yonne, au niveau du petit village de Savigny Sur Clairis. Dans la voiture, Boris me donne des éléments sur ce terrain. Il a été dessiné par un architecte Michaël FENN en 1974 et les trous serpentent au milieu d’une vaste forêt de chênes. Boris me précise que ce parcours est relativement plat, mais très technique de 9 ou 18 trous.

Nous arrivons aux abords du Golf, le paysage est très verdoyant. Boris stationne sa voiture sur le parking réservé au public. Il me tend alors une place qu’il a achetée au préalable.

            – Nous sommes dans une tribune en hauteur, me précise-t-il. Ainsi, tu pourras voir une bonne partie de la compétition.

Je suis touchée par cette sollicitude, lui connaît bien ce monde, moi je vais le découvrir. Les premiers joueurs gagnent la zone de départ du trou numéro 1. Selon les informations dont je dispose, ils joueront en stroke play, c’est-à-dire qu’ils concourent tous, les uns contre les autres et ce sera le score total de coups par tour qui les départagera. Le premier joueur frappe sa balle avec une telle force que celle-ci atterrit dans le Bunker. Le second frappe la sienne et atteint le green. Les autres joueurs jouent à leur tour. La partie est lancée, je suis impressionnée par ces frappes. Certains ont une force et une précision extrême, notamment celui qui a réussi à positionner sa balle sur le green en un coup !

La partie s’annonce très intéressante. Il apparaît que le joueur numéro 2 a déjà mis sa balle dans le trou, il présente un certain avantage sur les autres concurrents. Un des participants me paraît réellement excité ce qui est pour moi contraire à l’état d’esprit du golf. J’interroge Boris à son sujet.

            – Boris, pourquoi le joueur 5 est si nerveux ?

            – Je ne sais pas, il regarde avec une plus grande attention. Oh ! Il semble que ce soit le champion en titre et ce coup réalisé par le nouveau sur le circuit lui met un peu la pression.

            – Ah d’accord, mais le golf n’est pas un sport où le calme est primordial autant que la stratégie de jeu ?

            – Effectivement, cela ne va lui attirer que des ennuis s’il reste agacé de la sorte.

Durant cet échange, je n’ai absolument rien perdu du jeu en cours. Les joueurs sont au trou numéro 2 avec une belle avance pour le joueur 2. Le joueur 5 réalise un très beau coup cette fois dès le départ du trou et se rapproche en direction du green. Le joueur 2, lui, est beaucoup moins à l’aise sur ce tour, ce qui a pour effet immédiat de redonner le sourire au champion. La partie avance ainsi avec des joueurs très précis dans leur jeu et surtout avec des scores extrêmement serrés. Le joueur 2 a écopé d’une pénalité dans le tour 7 et a, malheureusement, perdu toute chance de victoire.

Le temps est vraiment magnifique, le ciel est d’un bleu très clair avec quelques petits nuages par-ci, par là. Le soleil brille de mille feux et réchauffe l’atmosphère, j’ai eu totalement raison d’apporter un joli chapeau pour cette occasion. Je suis d’ailleurs ravie de pouvoir le porter, sinon j’aurais probablement eu une insolation, la tribune étant située en plein soleil. Boris a apporté des bouteilles d’eau, ce qui est parfait pour nous rafraîchir. Sur le parcours, les caddies proposent aussi aux golfeurs en lice de s’hydrater. En effet, ils ont plutôt intérêt pour garder les idées claires.

Les joueurs approchent de la forêt, dernier trou, un drôle de bruit se fait entendre et un des protagonistes s’effondre. Une personne qui se trouve à proximité rejoint le joueur qui est au sol. En arrivant, la personne se met à gesticuler, elle semble apeurée et demande aux personnes à proximité de s’éloigner. Nous ne comprenons absolument pas, que vient-il de se passer ? Dans le micro une annonce est faite et précise que la partie est interrompue. Munie de ma carte professionnelle, je me précipite en bas de la tribune et interpelle un membre de l’organisation.

            – Monsieur, je suis agent de police scientifique. Je peux vous aider ?

L’homme me regarde avec une mine étrange, comme si j’étais une extraterrestre. Puis il se décide à me répondre enfin, après des secondes qui m’ont paru être des heures.

            – Je pense effectivement que vous allez être la bienvenue.

Il m’indique un autre membre de l’organisation vers lequel je me dirige. Après lui avoir expliqué ma qualité de policière scientifique, il demande à un troisième homme de m’emmener dans une voiturette de golf. Je les invite à contacter les services de police en indiquant ma présence sur place.

À mon arrivée sur les lieux, je constate que le joueur est mort, il a reçu apparemment une balle au niveau du dos. Ce qui me donne pour zone de tir la forêt, vers laquelle je me précipite pour tenter de retrouver le projectile. Immédiatement, je trouve, posé près d’un arbre, un fusil à lunette. C’est encore mieux, nous disposons de l’arme du crime. Tout à coup, un homme se jette sur moi. J’arrive malgré tout à l’esquiver, il s’étale au sol tel un mollusque. Je crie de toutes mes forces et un homme arrive en courant. Il attrape l’individu, le maintient et le relève. Je suis stupéfaite, c’est notre champion.

            – Vous ?

            – Je ne pouvais pas le laisser gagner, dit-il seulement !


J’écris sous le nom de plume Cynthia KIMBERLEY, je suis âgée de 48 ans, mariée et maman de 2 garçons (22 ans et 24 ans), dont je suis très fière. Je vis dans un petit village de l’Yonne (89) près de Sens et travaille sur Paris (75). Comme beaucoup, je suis « naveteuse » (voyageuse quotidienne domicile/travail), ce qui me permet d’écrire durant mes temps de transports.


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